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Steven Guilbeault invite les étudiants à s'engager politiquement

C'est en intervenant personnellement auprès du délégué canadien durant une séance de négociation sur les changements climatiques que Steven Guilbeault a contribué à l'élaboration du protocole de Kyoto. C'était en 1997 et les militants écologistes comme lui étaient qualifiés de «melons» (verts à l'extérieur, rouges à l'intérieur).

«Imaginez-moi deux décennies en moins, avec une barbe et une coupe de cheveux à la John Lennon et vêtu d'un complet de l'Armée du salut. Je constate que le projet de déclaration ne contient pas de mesure pour évaluer scientifiquement les changements climatiques. Je cours vers le délégué et lui conseille d'introduire cette notion. Il demande la parole, l'obtient et propose cet amendement.»

Cette intervention va devenir l'article 9 du protocole de Kyoto, voulant que les signataires doivent examiner périodiquement les engagements «à la lumière des données scientifiques et des évaluations les plus sûres concernant les changements climatiques et leur impact ainsi que des données techniques, sociales et économiques pertinentes». L'article est demeuré d'actualité. Il en sera question de nouveau à la conférence de Paris sur les changements climatiques, en décembre prochain.

Voilà une anecdote que l'un des cofondateurs d'Équiterre, diplômé de l'Université de Montréal, voulait partager avec les nouveaux étudiants du Département de science politique rassemblés à l'amphithéâtre Jean-Lesage le 4 septembre. Il tenait à leur dire que leur pouvoir de citoyen est beaucoup plus important qu'ils le pensent. «Vous pouvez mettre sur pied des organisations, lancer des projets, devenir des experts, vous lancer en politique. Rien n'est impossible. Faites-le pour vous, pour vos proches, pour vous tous», a-t-il déclaré devant un auditoire attentif qui lui a réservé un accueil chaleureux.

À l'UdeM, Steven Guilbeault a connu de bonnes années durant lesquelles il a fait quelques mauvais coups, mais il s'est surtout créé un réseau d'amis «pour la vie» et a entamé une carrière riche en rebondissements. Après avoir goûté à l'action directe (il a grimpé sur la tour CN de Toronto pour suspendre une banderole dénonçant l'inaction gouvernementale en matière d'énergie fossile), il a choisi de devenir un porte-parole crédible en matière d'environnement et de développement durable. Il a obtenu un baccalauréat en science politique et en sciences religieuses en 1995.

Engagé et constructif

Le militant a un «discours engagé, constructif» qui peut avoir une portée internationale, selon Tania Saba, doyenne intérimaire de la Faculté des arts et des sciences, qui le présentait aux étudiants. Elle a rappelé que M. Guilbeault a figuré sur la liste du journal Le Monde des 50 personnes les plus influentes de la planète en ce qui concerne l'environnement en 2009.

Après avoir rendu hommage à l'un de ses anciens professeurs, Jean-Guy Vaillancourt, mort récemment, le conférencier a résumé son parcours depuis qu'il a fini ses études. Il a tenu à souligner que la jeune génération avait adopté de bonnes habitudes quant au développement durable. Beaucoup moins motorisés que leurs prédécesseurs, les jeunes d'aujourd'hui ont commencé à redéfinir «notre relation malsaine avec l'automobile». Il a terminé son propos en répondant aux questions des étudiants.

La tradition veut qu'un diplômé de renom vienne lancer l'année universitaire en science politique. Il y a deux ans, c'était la première ministre du gouvernement québécois, Pauline Marois, qui avait accepté l'invitation. Elle a été suivie, l'an dernier, du maire de Montréal, Denis Coderre. Le conférencier de la rentrée 2015 personnifie bien la diversité des carrières qui attendent les finissants, a mentionné la directrice du Département de science politique, Christine Rothmayr.

Mathieu-Robert Sauvé

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