Passer au contenu

/ Faculté des arts et des sciences

Je donne

Rechercher

Navigation secondaire

Un jeune diplômé défend le «journalisme de paix» à l’ONU

Les médias doivent pratiquer un «journalisme de paix» mettant l’emphase sur la résolution des conflits plutôt qu’un «journalisme de haine» qui alimente les antagonismes. C’est du moins le point de vue qu’a défendu Aymen Benali au siège social des Nations Unies, à Genève, dans le cadre d’une conférence sur la jeunesse tenue le 20 juin dernier en marge de la 32e session du Conseil des droits de l’homme.

«Le journalisme de paix est un journalisme responsable, sensible aux conflits, qui vise la médiation. L’idée c’est de se différencier d’une presse à sensation qui réduit les faits d’actualité en un simple rapport de force avec des gagnants et des perdants», a expliqué le jeune homme de 22 ans qui vient de compléter un baccalauréat en économie et politique à l’Université de Montréal. Après l’obtention de son diplôme, le printemps dernier, l’étudiant français a décidé de poursuivre ses études de deuxième cycle à Paris.

En entrevue, il précise que c’est dans le cadre de son cours «Communication politique», donné par Simon Thibault au Département de science politique, qu’il a découvert le concept. «Les médias ne sont pas des témoins passifs des situations tendues qu’ils observent, explique-t-il. Ils ont un rôle actif à jouer pour permettre à la population de mieux connaitre les forces en présence, les racines des tensions, les problèmes sociaux soulevés. Ils ne sont pas là seulement pour compter les morts et présenter des images spectaculaires.»

L’idée du journalisme de paix, qui tend à «mettre des visages sur des statistiques» et à «humaniser les conflits» a été proposée par le politologue norvégien Johan Galtung. «Le journalisme de paix est une réponse au journalisme de guerre traditionnel qui a tendance à couvrir le conflit au jour le jour sans jamais remonter à ses racines ni à rendre compte de ses conséquences», dit le site «Communication non violente ». Il s’apparente, aux États-Unis, au «journalisme préventif» qui combine le journalisme d’investigation avec le reportage didactique «en mettant l’accent sur les solutions».

Pour Aymen Benali, le photoreporter James Nachtwey incarne bien le concept. Depuis plus de 30 ans, cet Américain se rend sur les lieux des conflits (Balkans, Somalie, Rwanda, Irak, Afghanistan…) pour y témoigner de la souffrance du peuple pris en otage entre les belligérants. Ses images sont de véritables tableaux de la tragédie humaine.

Avec des collègues étudiants, il a créé l’an dernier le magazine web Les Éclaireurs qui présente des articles de réflexion sur la politique internationale. On tente, bien entendu, d’y appliquer le concept de journalisme de paix.

C’est en vertu de son engagement pacifiste qu’il a été invité avec une dizaine d’autres jeunes par la Noble Institution for Environmental Peace, un organisme reconnu par l’ONU, à présenter sa vision des médias responsables. Le délégué a conclu sa présentation ainsi : «Le monde a aujourd’hui besoin de professionnels des médias responsables, qui ont acquis les bases d’une information qui favorise l’avancée vers une paix durable».

Archives