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Christine Lemaire

Le rapport aux temps dans un contexte de pressions multiples à la productivité - Violaine Lemay - 2022

Parcours

Christine Lemaire détient un baccalauréat, une maîtrise en histoire (histoire des femmes) et un BAA de HEC Montréal (marketing).

Elle cumule dix années d’expérience en gestion du commerce de détail, et est également blogueuse et conférencière.

Doctorante au SHA de septembre 2014 à décembre 2021, elle a publié deux ouvrages sur le rapport au temps dans nos sociétés contemporaines :

  • À contretemps : gérer moins, vivre mieux, Fides, 2011.
  • La surchauffe de nos agendas : vivre le temps autrement, Fides, 2013.

Axes de recherche

  • Histoire et sociologie du rapport au temps dans la modernité tardive, souffrances individuelles liées au temps.
  • Néolibéralisme, productivité, productivisme, pensée managériale et gestion du temps.
  • Histoire des femmes, étude de genre, sociologie de l’accès des femmes à une profession règlementée.
  • Histoire et sociologie de la pratique du droit, éthos professionnel, mode de pensée corporatiste.

Résumé de la thèse

La recherche s’appuie sur deux axes fondamentaux. Le premier instaure un dialogue entre une recherche théorique de type macrosociologique et une étude empirique réalisée selon les principes de la méthodologie de la théorisation enracinée (MTE). Le second conjugue les perspectives synchronique et diachronique, afin de mieux comprendre les deux principaux concepts à l’étude : l’éthos professionnel et la productivité.

Afin de nourrir la croissance, la manière de penser typique des sciences économiques et managériales de type néolibéral établit une normativité centrée sur le concept de productivité. Celui-ci peut se résumer par l’injonction paradoxale suivante : produire toujours plus avec toujours moins de ressources. Le temps est l’une d’entre elles et, sous cette pression, il s’accélère et se densifie. Or, du côté des praticiennes et praticiens du droit, une résistance se crée, celle de l’éthos professionnel. Celui-ci ne s’oppose pas à la croissance, à la rentabilité, ni aux gains financiers; il impose simplement qu’ils ne se réalisent jamais aux dépens de la qualité du service. L’éthos professionnel défend néanmoins une culture du temps basée sur un modèle de pratique désuet qui confond la qualité du service avec la quantité d’heures de travail.

Chaque jour, les praticiennes et praticiens sont confrontés à des dilemmes et doivent faire des compromis pour arriver à fonctionner. Conséquemment, ce phénomène construit de la souffrance qui, à la longue, menace la santé physique et psychologique des individus et, paradoxalement, jusqu’à la qualité même du service juridique que l’on prétend vouloir protéger. Afin de résister autant que possible à ces pressions contradictoires, le management offre un outil qu’il prétend tout-puissant et adaptable à toutes les circonstances de la vie : la gestion du temps. Les conclusions de la thèse relativisent cette toute-puissance et remettent en question le rôle apparemment neutre et bienfaisant de ces méthodes.