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Sarah Champagne et Frédérick Lavoie, sur le terrain du journalisme international

Sarah Champagne et Frédérick Lavoie enseignent le cours Journalisme et information internationale (JRN6204) au D.E.S.S.

Journaliste indépendant depuis 2008, Frédérick Lavoie partage son temps entre l’Inde et le Québec. Attiré par le journalisme international depuis ses études, M. Lavoie a débuté sa carrière à l’étranger avec des séjours en Europe et en Afrique. Il s’est par la suite installé à Moscou comme journaliste indépendant en 2008, puis à Bombay en 2012. Frédérick Lavoie est l’auteur de plusieurs livres, dont le dernier, Troubler les eaux, explore les enjeux éthiques et humains liés à la couverture de sujets internationaux. Dans ses écrits, qui brouillent la frontière entre le journalisme et la littérature, M. Lavoie cherche à « sortir le lecteur de l’exceptionnalisme humain » et à façonner des perspectives nouvelles sur les questions environnementales. « J’essaie de complexifier notre vision du monde en replaçant la nature au cœur de ces enjeux », explique-t-il.

Au cours de sa carrière comme pigiste pour des médias québécois et internationaux, Sarah Champagne a parcouru quatre continents, alternant les reportages ponctuels avec des séjours de longue durée aux États-Unis, en Amérique du Sud ou encore au Bénin. Aujourd’hui journaliste pour Le Devoir à Montréal, Sarah Champagne garde un intérêt profond pour les questions internationales et multiplie les reportages sur les questions agroalimentaires, environnementales et migratoires. Mme Champagne a également participé au documentaire Essentiels, qui explore la précarité des travailleurs temporaires étrangers et des demandeurs d’asile. Sortis en janvier 2023, le documentaire et la série d’articles qui l’accompagnent ont depuis remporté le Grand Prix Judith Jasmin. Sarah Champagne a également reçu des bourses et des nominations aux Prix canadiens d’excellence en publication numérique et aux Grands prix du journalisme indépendant pour son travail.

Le cours que les deux journalistes enseignent au D.E.S.S. s’appuie sur ces expériences complémentaires pour offrir un survol des enjeux du journalisme à l’international. Conçu dans une perspective « la plus horizontale possible », il vise avant tout à initier les étudiants aux différentes pratiques et perspectives, sans chercher à imposer ou convaincre.

Les professeurs essaient de répondre avant tout aux besoins concrets des étudiants : « le but, c’est qu’ils sortent du cours prêts à partir pour un premier reportage à l’étranger », explique M. Lavoie. Des exercices pratiques et des mises en situation régulières permettent aux étudiants de se familiariser avec la « trousse à outils » du journalisme international, et de se préparer à la réalité parfois délicate du terrain à l’étranger. Le cours offre également des pistes pour répondre aux défis plus complexes, tels que les difficultés de s’assurer un revenu stable ou le désintérêt des médias pour certaines questions internationales. « On a monté le cours qu’on aurait nous-mêmes voulu prendre », résume Sarah Champagne.

Les étudiants sont également amenés à réfléchir à des questions plus larges, mais non moins essentielles. Au travers de débats réguliers et d’analyses de reportages, le cours examine les enjeux éthiques d’un reportage à l’international et les appelle à remettre en question leurs préconceptions sur le rôle du journalisme. Pour les enseignants, ce recul critique constitue un réflexe essentiel face à la « frénésie médiatique » qui pousse les journalistes à « courir vers une crise après l’autre ». « On n’est pas juste là pour recueillir de la matière, explique M. Lavoie, “on participe aussi à une certaine compréhension du monde”. Cette approche encourage les étudiants à éviter “le folklorisme et l’exotisme” qui teintent souvent les reportages internationaux au profit d’une perspective plus égalitaire. “D’autres journalismes sont possibles, imaginons les ensemble !”, résume Mme Champagne.

Sarah Champagne est titulaire d’un baccalauréat en études internationales et d’un certificat en journalisme de l’Université de Montréal, ainsi que d’une maîtrise en journalisme de l’Université de Caroline du Nord.

Frédérick Lavoie est titulaire d’un baccalauréat en communication publique et d’une maîtrise en journalisme de l’Université Laval.