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Ozlem Dagoglu

Doctorat en histoire de l’art

À travers la vie de la peintre Mihri Rasim (1890-1954), Özlem examine l’art et le féminisme dans un contexte de mondialisation. Le professeur Todd Porterfield, spécialiste des rapports entre l’art et la politique, oriente ses efforts.

Özlem dépeint finement les traits artistiques et sociétaux du pays où s’est accomplie Mihri Rasim, la première Turque à vivre de son art. Elle s’attarde aux échanges de l’artiste avec les sphères de la culture et des arts visuels de la France, de l’Italie et, particulièrement, des États-Unis. Ainsi, la place de la femme dans les structures artistiques turque et mondiale – autrement dit, l’art et le féminisme dans un contexte de mondialisation – est au cœur des travaux de recherche de la candidate au doctorat.

« Mihri Rasim fait figure de pionnière dans une ère chargée de transformations sociales, politiques et artistiques, relate Özlem. Vers 1910, Rasim part étudier la peinture, d’abord à Rome puis à Paris, à une époque où il était inaccoutumé pour les femmes de voyager seules. En 1914, elle fonde à Istanbul l’École des beaux-arts pour femmes où, pour la première fois dans l’histoire de l’art turc, des études de nu sont faites. Elle est aussi la première peintre turque à organiser une exposition personnelle à Istanbul, en 1917. »

Elle-même Istanbuliote d’origine, Özlem cible une période qui englobe la chute de l’Empire ottoman, la fondation de la République turque (1923), et les 31 années subséquentes. Elle envisage la construction identitaire de la femme ottomane et turque, considérant entre autres la question du voile. La doctorante articule également une réflexion sur la notion de « centre et de périphérie » dans les domaines de l’histoire de l’art.

« J’analyse la signification du rôle singulier de Rasim. J’étudie aussi le rapport dialogique qu’elle a entretenu en tant qu’artiste cosmopolite et féministe, non seulement avec le milieu des arts plastiques, dominé par les hommes, mais aussi avec la structure patriarcale et islamiste de son époque.

« Par ailleurs, les quelques publications portant sur Rasim analysent sa vie et ses œuvres uniquement dans le contexte de l’art turc. Or, elle a passé les 27 dernières années de sa vie aux États-Unis. D’où l’importance cruciale d’étudier également les échanges que Rasim a développés avec la société et les arts plastiques américains », fait-elle remarquer. 

« Je propose ainsi avec mon doctorat la première étude exhaustive en histoire de l’art qui examine Mihri Rasim sous un angle novateur. »

Pour y arriver, Özlem a choisi de travailler de nouveau avec le professeur Todd Porterfield, qui lui avait porté conseil lors de la rédaction de son mémoire. « Le savoir, la façon de travailler et la générosité dont fait preuve monsieur Porterfield sont à la fois inspirants et stimulants », observe la titulaire d’un baccalauréat de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

La qualité du corps professoral, l’encadrement et l’importance tangible accordée à la recherche ont constitué pour Özlem des éléments significatifs dans le choix d’une université d’études supérieures. Elle a ainsi eu l’occasion de faire rayonner ses travaux lors de symposiums, de congrès et de rencontres thématiques, notamment au Summer Research Academy du Getty Research Institute et à l’École de printemps du Réseau international pour la formation à la recherche en histoire de l'art.

Spontanée et déterminée, Özlem, qui possède déjà une charge de cours à son actif (HAR2780), souhaite à terme continuer à œuvrer dans le milieu universitaire, où abondent transmissions, perspectives et découvertes.

« Les échanges avec mes collègues doctorants sont motivants et aussi importants que les projets que l’on peut mener seule. C’est une grande chance de pouvoir travailler dans un environnement qui nous passionne! Par conséquent, je veux et j’espère continuer à m’y investir une fois mon doctorat terminé. »