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Colloque UdeM: une rencontre fructueuse

Environ 150 personnes – professeurs, étudiants, chargés de cours, employés de soutien et cadres – ont participé au colloque du 30 janvier dernier organisé par la direction de l'Université de Montréal afin d'entendre les points de vue de la communauté sur l'avenir de l'enseignement supérieur à l'UdeM. Ce colloque comportait trois volets: des ateliers de discussion en petits groupes, une réunion plénière et un panel ouverts à toute la communauté.

Universalité, francité et décloisonnement

Les participants ont été invités à discuter autour de deux questions centrales: quelle est la contribution particulière de l'UdeM à la société québécoise et quels sont les atouts sur lesquels elle devrait s'appuyer pour orienter son développement?

D'une part, l'universalité de la formation offerte à l'UdeM tant en enseignement qu'en recherche fondamentale et appliquée, le caractère francophone de l'établissement, sa faculté de l'éducation permanente, la multidisciplinarité à tous les cycles, son rayonnement international ressortent comme étant les principales forces de l'Université de Montréal et qu'il importe de sauvegarder.

D'autre part, le fonctionnement en silos, le modèle entrepreneurial, le manque de collégialité entre les unités et les différents personnels, l'intégration des chargés de cours, l'engagement dans la société civile sont les éléments qui ont fait l'objet du plus grand nombre de critiques.

L'accessibilité aux études universitaires apparait par ailleurs comme une question préoccupante pour certains, alors que d'autres estiment que le mode de financement actuel est désuet.

Un panel, animé par la journaliste Françoise Guénette, a permis de poursuivre le débat, chaque membre y allant de ses propres réflexions. Christine Theoret, professeure au Département de biomédecine de la Faculté de médecine vétérinaire, a souligné que le manque de reconnaissance des diplômes étrangers dans les secteurs professionnels entre en contradiction avec le rayonnement international que cherche à accroitre l'UdeM.

Frédéric Bouchard, professeur au Département de philosophie, retient pour sa part que la diversité des programmes, perçue comme une richesse, nécessite le décloisonnement des unités et l'élaboration de cours interfacultaires. Il voit aussi un paradoxe dans le fait de préserver le caractère francophone de l'établissement et la volonté de rayonner à l'étranger, qui oblige à produire en anglais. «Il faut se demander pourquoi on veut un rayonnement international», a-t-il avancé en précisant qu'à ses yeux un tel objectif visait d'abord à éviter que nos étudiants aient à s'exiler pour recevoir une formation de qualité.

Pour Anne-Marie Labrecque, adjointe au doyen de la Faculté de l'aménagement, il importe de favoriser la participation des étudiants dans la vie sociale et communautaire à l'exemple des étudiants en sciences de la santé engagés auprès de groupes communautaires du quartier Parc-Extension. «Ça montre à la population que l'université bénéficie à tout le monde», a-t-elle fait valoir.

Mireille Mercier-Roy, étudiante en psychologie et secrétaire générale de la FAECUM, a déploré quant à elle qu'un tel engagement soit méconnu au sein du public. Elle a cependant tenu à signaler que l'UdeM se distingue des autres établissements par la qualité de la vie étudiante et par la participation active des étudiants aux diverses instances de l'Université, un dynamisme qui pourrait néanmoins être davantage encouragé à son avis.

Enfin, Sorel Friedman, chargée de cours au Centre de langues de la Faculté des arts et des sciences, a déclaré qu'il était essentiel de soutenir l'apprentissage des langues et de recourir davantage aux technologies de la communication dans l'innovation pédagogique.

Le financement dans tout ça?

Un intervenant de la salle a exprimé son étonnement devant le fait que personne n'a soulevé la question du financement, qui a pourtant été le déclencheur de la crise étudiante. «Mais je croyais qu'on ne parlait que de ça! a répondu Frédéric Bouchard. Quand on met l'accent sur le maintien de la diversité dans la formation, on définit le type d'université et de financement qu'on veut. Le Sommet sur l'enseignement supérieur portera sur l'université comme un tout et il importe de définir comment nous percevons sa mission.»

Mireille Mercier-Roy a parlé de la nécessité d'abolir les barrières économiques qui freinent l'accessibilité à l'université si nous voulons rattraper le retard de formation qu'affiche le Québec par rapport aux autres provinces.

D'autres intervenants ont ramené les questions de l'intégration des chargés de cours, des risques que font planer les compressions budgétaires sur la qualité de la recherche et de l'importance de résister au virage clientéliste dans lequel les universités sont amenées par le système de financement actuel.

Le mot de la fin est revenu au recteur, Guy Breton, qui a salué la richesse, l'audace et parfois même la «délinquance» exprimées par les participants. Deux points ont particulièrement retenu son attention: le caractère francophone de l'UdeM et les attaques dont elle est actuellement victime.

Se disant fatigué d'avoir à expliquer, à ses interlocuteurs gouvernementaux, que l'Université de Montréal doit défendre le fait français, il affirme dorénavant que «le français n'est pas à défendre mais à promouvoir».

Déplorant le manque de soutien de la société civile à l'égard des universités dans le débat actuel, il a déclaré que «l'Université de Montréal est attaquée. Si nous étions l'Université Harvard ou l'Université de la Californie à Los Angeles, la collectivité ne laisserait pas ses établissements être ainsi attaqués parce qu'elle considère que l'université fait partie de la vie et que tous sont concernés si elle est menacée.»

Bien qu'une coordination lui paraisse nécessaire dans le développement des divers établissements universitaires au Québec, le recteur a rappelé que tous n'avaient pas le même mandat et qu'il était légitime que l'UdeM cherche à se différencier.

Enfin, le recteur a souligné que, malgré le caractère imparfait de la formule retenue pour le colloque, les échanges se poursuivront avec la communauté.

Le compte rendu de ces échanges sera rendu accessible sur le site Internet du colloque et il est toujours possible de transmettre ses commentaires sur ce même site.

D.B.

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