Le candidat de la plus haute distinction que l’Université décerne, Philippe Descola, offrira une conférence publique portant sur les « Questions sur l’opposition nature et culture en sociologie et dans les sciences sociales », le 29 octobre prochain, à 10 h, au local B-2325 du pavillon 3200, rue Jean-Brillant.
Professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire d’anthropologie de la nature, il élabore depuis plusieurs années une théorie générale où le social ne se pense plus à partir d’une société composée exclusivement d’humains mais repose désormais sur l’idée d’un collectif rassemblant humains et non-humains.
Au cours de sa formation, il mène une enquête de terrain chez les Jivaros Achuar vivant dans le haut bassin équatorien du Rio Pastaza. Il découvre que ceux-ci attribuent des qualités humaines à des entités, animaux ou plantes qui, dans la pensée occidentale, en sont dépourvus en raison de l’opposition traditionnelle entre nature et culture. Ce constat l’amène à reconsidérer et à critiquer le dualisme nature/culture qui, de longue date, a dominé le champ des sciences sociales. L’ouvrage né de cette réflexion, Par-delà nature et culture (Gallimard, 2005), lui vaut une renommée internationale et le consacre chef de file d’un courant théorique qu’il a largement contribué à créer : l’anthropologie de la nature.
Anthropologue œuvrant au croisement de la sociologie, monsieur Descola a isolé plusieurs modes d’identification et de relation entre humains et non-humains susceptibles de constituer ce qu’il nomme une « écologie des relations ». En parallèle à cette œuvre scientifique de premier plan, Philippe Descola dirige, à la suite de Claude Lévi-Strauss et de Françoise Héritier, le très réputé Laboratoire d’anthropologie sociale à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS.).
Pour en savoir plus