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Les nouveaux professeurs sont arrivés!

Ils sont impatients de tisser des liens fructueux avec leurs étudiants, mais cela ne veut pas dire qu'ils ont bien dormi avant leur premier cours.

Ils sont à l'aube d'une carrière en recherche qui les enthousiasme, mais cela ne les empêche pas d'être pris de vertige devant les mondes qui s'ouvrent à eux. Si les nouveaux professeurs, plus nombreux cette année que par les récentes années passées, apportent diversité et fraicheur, ils sont aussi source d'inspiration et de réflexion pour leur entourage. Nous leur souhaitons la plus chaleureuse des bienvenues.

 

La démographie, une affaire de famille pour Yves Carrière

Yves Carrière a contribué à l'essor de la démographie à différents degrés. Sur le plan professionnel, il a fait du vieillissement des populations une spécialité et c'est avec passion qu'il entend partager les multiples facettes de ce champ d'intérêt avec ses étudiants. «Mon objectif consiste à faire en sorte que nos recherches sur le vieillissement de la population influencent les décideurs afin d'éviter que des prises de position s'appuient sur de faux problèmes», soutient-il.

À cet égard, il est bien placé pour comprendre la dynamique politique: après avoir obtenu sa maitrise et son doctorat en démographie de l'Université de Montréal, M. Carrière a notamment été professeur à l'Université Simon Fraser avant de rejoindre les rangs de la fonction publique fédérale – il a travaillé à Statistique Canada puis au ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences. D'un point de vue plus personnel, sa contribution à la démographie repose sur le fait qu'il est père de deux enfants. Et avec le retour à son alma mater en juin, ses contributions professionnelle et personnelle convergent désormais: ayant hérité de son amour pour les statistiques, sa fille ainée est étudiante à l'UdeM au Département de démographie!

Les statistiques, Yves Carrière en mange littéralement depuis sa tendre enfance. Petit garçon, il affectionnait particulièrement le hockey et le baseball et il s'amusait à inventer des jeux avec les statistiques tirées de ses sports préférés. Le football universitaire est un autre sport qu'il suit de près et pour cause: son filleul est nul autre que Simon Légaré, joueur réputé de la ligne offensive des Carabins et dont les statistiques ont tout pour soulever son enthousiasme!

Martin LaSalle

 

 

Catherine Régis veux servir un projet social

Son père a une formation de chimiste, sa mère de cytologiste et sa sœur de pharmacienne. Bien qu'elle soit issue d'une famille de scientifiques, Catherine Régis a opté pour... le droit! Dans le but de se démarquer? «Sans doute un peu, mais surtout pour découvrir des choses différentes, ouvrir d'autres portes», indique la nouvelle professeure de l'UdeM. Depuis, ces ouvertures se sont multipliées, non sans une certaine influence familiale: elle est en effet revenue à l'UdeM – où elle a obtenu son baccalauréat en droit en 1998 – pour y donner, notamment, un cours de droit et politiques de la santé!

Dans un contexte de rationalisation où le réseau de la santé représente la plus importante dépense de la province, l'État doit pouvoir continuer de satisfaire à d'autres impératifs tels l'éducation et l'environnement. «Il faut que le système de santé soit soutenu par la  confiance du public et, pour y arriver, il faut miser sur la pertinence des soins et services offerts, sur des processus décisionnels transparents et efficaces, sur la collaboration interprofessionnelle et interinstitutionnelle, en plus de doter le système d'outils efficaces pour gérer les conflits, qui sont sources d'inefficience», explique Catherine Régis.

Soucieuse de servir un projet social, Mme Régis est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la culture collaborative en droit et politiques de la santé. À titre de professeure, elle souhaite transmettre à ses étudiants le désir de contribuer à l'avancement de la société, entre autres en développant leur esprit critique et en les sensibilisant à la prévention et à la résolution des conflits au sein des systèmes de santé. Maman d'un petit garçon de deux ans et demi et bientôt d'un deuxième dont l'arrivée est prévue pour novembre, Catherine Régis fera bientôt l'expérience de la fratrie. Parions qu'elle saura comment s'y prendre en cas de conflit!

Martin LaSalle

 

 

L'ADN de Frédérick-Antoine Mallette

Lorsqu'il était enfant, Frédérick-Antoine Mallette s'amusait à construire des régates en styromousse avec des moteurs de petites voitures, à fabriquer des boomerangs en bois et à classifier les insectes qu'il avait capturés dans le jardin familial. «J'avais aménagé un laboratoire au grenier et j'adorais m'y réfugier pour y mener toutes sortes d'expériences», raconte le biochimiste qui aurait tout aussi bien pu devenir ingénieur ou entomologiste. «Je suis curieux de nature, confirme-t-il. Tout m'intéresse.»

C'est par curiosité intellectuelle que ce fils de facteur et d'une enseignante a choisi la biochimie. «Grâce à cette discipline, j'avais accès à la chimie et à la biologie, deux domaines qui me passionnent.» Vingt-cinq ans plus tard, il ne regrette pas son choix. «C'est une discipline tellement fascinante. Toutes nos cellules possèdent le même bagage génétique, mais pourtant elles suivent des destinées totalement différentes pour former la peau, le cerveau et tous les organes!»

Professeur en poste depuis octobre 2012 au Département de médecine de l'Université de Montréal et à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, ce jeune chercheur de 34 ans s'intéresse aux mécanismes moléculaires qui permettent de protéger les cellules contre le cancer. Deux de ses découvertes publiées dans les revues Cell Reports et EMBO Journal ont retenu l'attention des médias alors qu'il effectuait un stage postdoctoral à l'Institut Lady Davis de l'Hôpital général juif à Montréal. Le chercheur a pressenti le rôle d'une protéine (JMJD2A) qui régule la structure de la chromatine (structure qui contrôle l'expression des gènes et le maintien de l'intégrité du génome) en plus d'expliquer le fonctionnement d'une autre protéine (53BP1) très active dans la réparation de l'ADN.

«Ce qu'on a découvert, c'est que JMJD2A empêche la réparation efficace de l'ADN en bloquant l'accès à 53BP1», résume Frédérick-Antoine Mallette. De son propre aveu, il y a encore beaucoup de travail à faire avant d'avoir le médicament miracle contre le cancer, mais ses travaux ouvrent une nouvelle avenue dans le traitement de la maladie et permettront peut-être de limiter les dommages cellulaires et la croissance des cellules mutantes.

Formé à l'UdeM, Frédérick-Antoine Mallette a consacré ses travaux de doctorat aux mécanismes de suppression tumorale en jeu dans la sénescence induite par les oncogènes sous la supervision du professeur Gerardo Ferbeyre. Après un stage de formation au Cold Spring Harbor Laboratory de New York, il a poursuivi ses recherches postdoctorales à l'Institut Lady Davis.

Dominique Nancy

 

 

Sarah Guérin débarque à Montréal avec 38 boites de livres

Arrivée cet été de Londres, où elle menait depuis deux ans des recherches sur l'art médiéval au Courtauld Institute of Art, Sarah Guérin attend ses bagages: 38 boites de livres qu'elle entend disposer dans la bibliothèque de son appartement du Plateau-Mont-Royal. «Je suis très excitée à l'idée d'entamer ma nouvelle vie à Montréal, où j'étais venue quelques fois en touriste avant d'être engagée par le Département d'histoire de l'art et d'études cinématographiques», dit-elle.

Spécialiste des ivoires gothiques, ces statuettes et bas-reliefs sculptés dans des défenses d'éléphant – une mode artistique qui a connu son heure de gloire aux 13e et 14e siècles –, Mme Guérin s'est également beaucoup intéressée aux cathédrales gothiques, sujet du premier cours qu'elle donne cet automne.

Que diable les cathédrales gothiques peuvent-elles nous apprendre à l'ère des lunettes Google? La question l'amuse beaucoup. «Ce sont les premières grandes constructions historiques. Des chefs-d'œuvre qui amenaient à travailler ensemble architectes, mathématiciens, artisans et ingénieurs, mais aussi artistes, membres des élites politique et spirituelle. On peut dire que ce sont les premières grandes réalisations interdisciplinaires», répond-elle.

La médiéviste mesure sa chance d'occuper officiellement, depuis le 15 juillet, un poste de professeure adjointe dans un établissement comme l'Université de Montréal. Coup de chance: l'offre d'emploi affichée par l'UdeM tombait précisément dans son domaine d'études. «C'était la première fois qu'un poste dans une université du Canada correspondant parfaitement à mes compétences se présentait», indique l'historienne de l'art originaire de Saskatchewan.

Elle a bien l'intention de favoriser les liens entre professeurs dans le département qui l'embauche. Après tout, il y a de magnifiques possibilités de lier l'histoire aux techniques cinématographiques. À preuve, cette infographie de la construction de Notre-Dame de Paris sur sa page Facebook. On s'y croirait! Deux siècles d'histoire en 30 secondes.

Réorientation réussie

Le survol de son parcours a de quoi rassurer les gens qui pensent réorienter leur carrière... D'abord attirée par la voie scientifique, Mme Guérin en est à sa troisième année d'études en microbiologie et immunologie à l'Université de la Saskatchewan lorsqu'elle suit un cours à option en histoire de l'art. C'est le coup de foudre! Elle termine son programme de science et, dès l'obtention du diplôme, s'inscrit en histoire de l'art à l'Université de Toronto.

Ensuite, elle fera un premier postdoctorat à l'Université Columbia, à New York, de 2009 à 2011. Grâce à une subvention du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, elle effectue des travaux qui la conduisent au Courtauld Institute of Art, dans la capitale britannique, où elle découvre dans le cadre de son second postdoctorat de nombreuses autres œuvres spatiales et picturales en ivoire. Mme Guérin se fait rapidement connaitre chez les médiévistes par la qualité de ses analyses.

Parlant un excellent français – hérité de son père, franco-ontarien, et raffermi grâce à son mari, d'origine suisse –, Sarah Guérin a beaucoup de travail devant elle. Mais elle prend le temps de respirer l'air de Montréal, qu'elle considère comme «la ville la plus canadienne du Canada» par son caractère multilingue et multiculturel. «Les gens semblent relax et il y a des parcs dans tous les quartiers. Je suis heureuse de pouvoir enfin déposer mes valises.»

Mathieu-Robert Sauvé

 

 

L'astrophysicien accro de la poudre... de planètes!

Alors qu'il faisait un stage postdoctoral à l'Université d'Arizona en 2007, Patrick Dufour a découvert un groupe de huit étoiles naines blanches dont l'atmosphère est essentiellement composée de carbone. Les quelque 30 000 étoiles mortes connues avant ce jour avaient plutôt une surface formée d'hydrogène ou d'hélium. La découverte est majeure et fait l'objet d'une publication la même année dans la revue Nature.

«Ces astres ont probablement évolué à partir d'étoiles qui n'étaient pas assez massives pour exploser sous forme de supernovas, mais juste à la limite. Notre découverte défiait le modèle théorique de l'évolution des étoiles», explique l'astrophysicien, qui a été propulsé à l'avant scène médiatique internationale. «La nouvelle a fait le tour du monde, confirme Patrick Dufour. Ce n'est pas tous les jours qu'on découvre un nouveau type d'étoile.» Depuis, le chercheur est revenu à son alma mater, où il avait fait une thèse de doctorat sur les propriétés atmosphériques des naines blanches sous la direction du professeur Pierre Bergeron. «J'y ai d'abord obtenu un deuxième postdoctorat avec le Centre de recherche en astrophysique du Québec. Puis, le Département de physique m'a offert un poste de professeur», précise-t-il.

Rapidement, il a pris sa vitesse de croisière. Cette année, l'astrophysicien qui se qualifie de «théoricien» a publié sept articles dans The Astrophysical Journal et la revue Astronomy and Astrophysics. «Je fais beaucoup de travaux en collaboration», dit humblement l'homme de 35 ans. Ses études sur la composition des exoplanètes de type rocheuses ont montré qu'il est maintenant possible, grâce aux percées technologiques, d'étudier la composition chimique des objets extrasolaires de façon très précise. Ce travail, il le fait en analysant les débris de planètes qui se sont déposés à la surface des étoiles naines blanches.

Lorsque le professeur Dufour observe des éléments lourds à la surface des naines blanches, c'est signe qu'il y a eu un objet rocheux en orbite qui s'est approché trop près de l'étoile et qui a été broyé par ses forces de marée. «On retrouve alors des traces de poudre de planètes répandue à sa surface. On peut ainsi déterminer quelle était la composition chimique des corps rocheux présents jadis en orbite», indique le chercheur avec des étincelles dans les yeux.

Dès qu'il a une minute à lui, cet amateur d'échecs n'observe pas le ciel étoilé. Il court au parc pour jouer au baseball. «De deux à trois fois par semaine, confie-t-il. Je pratique ce sport depuis l'âge de cinq ans. J'adore!»

Dominique Nancy

 

 

Nadia Gosselin adore les dormeurs au travail

Nadia Gosselin adore quand les gens «dorment sur la job». Surtout quand il s'agit de ses sujets de recherche dans le cadre de travaux qu'elle mène au Centre d'études avancées en médecine du sommeil de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. «On sait que le sommeil permet au cerveau de se régénérer, explique-t-elle. Nos recherches veulent préciser cette régénération après différents problèmes, qu'ils soient subits comme un traumatisme crânien ou présents depuis un moment comme l'apnée du sommeil.»

Spécialiste du sommeil et du fonctionnement cognitif, elle se joint à une équipe qu'elle connait bien (le Département de psychologie de la Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal), puisqu'elle a fait son baccalauréat et son doctorat à l'UdeM. «Ma seule difficulté sera de considérer les gens qui m'entourent comme des collègues à part entière, alors qu'il y a quelques années encore c'était mes professeurs», signale-t-elle en souriant.

En tout cas, on peut dire qu'elle a bien préparé sa rentrée. Au premier jour de sa carrière officielle, la neuropsychologue avait déjà lancé deux gros projets de recherche subventionnés. Total des fonds obtenus des Instituts de recherche en santé du Canada et du Fonds de recherche du Québec–Santé: plus de un million de dollars. Ses projets s'étendront jusqu'en 2017. Elle sent déjà la fébrilité de la production, car elle commence à obtenir des résultats de ses travaux entamés en 2011. «C'est très stimulant», mentionne cette mère de trois enfants qui ne souffre pas du stress lié au fait de «publier ou périr». Un stress qu'elle classe plutôt parmi les stimulations de la vie universitaire. Ce qui l'inquiète surtout, en cette rentrée 2013, c'est la conciliation travail-famille. Ses trois enfants ont huit ans, cinq ans et... 10 mois.

Originaire de Saint-Sébastien, dans les Cantons-de-l'Est, village voisin de Lac-Mégantic, Nadia Gosselin a vécu avec émotion le drame qui a secoué la région. Heureusement, aucun ami ou parent proche ne figure sur la liste des victimes. «J'ai fréquenté l'école secondaire Montignac, où l'on a établi le quartier général des secouristes. J'étais donc très émue, cet été, lorsque je voyais les reportages en provenance de Lac-Mégantic.»

Au menu de ses activités pédagogiques: l'encadrement et la supervision de six étudiants des cycles supérieurs ou postdoctorants. Elle prépare aussi un cours de troisième cycle sur les méthodes d'intervention en neuropsychologie pour janvier prochain. «J'apprécie de l'Université de Montréal l'équilibre entre recherche, enseignement et clinique. C'est fait sur mesure pour moi», lance-t-elle.

Mathieu-Robert Sauvé

 

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