Autrice, sociologue et professeure Née au Chili avant d’immigrer au Québec avec sa famille à l’âge de sept ans pour échapper à la dictature de Pinochet, Caroline Dawson a connu un parcours remarquable. Passionnée par sa discipline dès le cégep, elle s’est distinguée très rapidement au Département de sociologie comme étudiante, auxiliaire de cours et assistante de recherche par sa volonté de comprendre et d’expliquer la société qui l’a accueillie, elle et sa famille. Militante engagée dans les activités communautaires qui lui tenaient à cœur, Caroline Dawson a très tôt su allier la théorie à la pratique. Elle a rapidement développé un immense talent de pédagogue qu’elle a déployé sans relâche au Collège Édouard-Montpetit auprès d’étudiantes et d’étudiants avec lesquels elle nouait rapidement des liens de familiarité. C’est toutefois en jetant le récit de sa vie sur papier, chaque soir, après avoir couché les enfants, qu’elle réussira ce véritable tour de force qui a pour titre Là où je me terre, publié en 2020. Sans le chercher, elle deviendra la figure littéraire et médiatique qui aura donné voix et visage aux immigrants, aux réfugiés et aux « damnés de la terre » selon l’expression consacrée. Son bouleversant récit n’est pas seulement devenu un best-seller, il dresse un portrait — dur, parfois violent, mais toujours imprégné de tendresse — de la condition des hommes et des femmes, mais particulièrement des femmes comme sa mère, débarqués au Québec avec l’intention d’offrir une vie bonne à leurs enfants. Pour honorer le talent et l’héritage de Caroline Dawson, un nouveau prix littéraire qui porte son nom a été créé cette année en collaboration avec la direction générale Équité, Diversité et Mobilisation de Radio-Canada. Ce prix récompensera un roman ou un essai publié en français par une écrivaine ou un écrivain émergent, issu de la diversité. Sociologue jusqu’à son dernier souffle, Caroline Dawson a contribué de façon humaine, digne et élégante à amener le dialogue dans la sphère publique sur des sujets aussi importants que l’immigration, mais aussi la maladie et la mort. Hommage rendu lors de la collation des grades de la Faculté des arts et des sciences – cérémonie du 22 août 2024 |