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Hommage à Monsieur Claude Bilodeau

Dès la fin de sa formation à l’UdeM en 1966, Monsieur Bilodeau s’est joint à l’équipe d’éducateurs de Boscoville. Il a ainsi eu l’opportunité de construire avec des pionniers de la psychoéducation au Québec un centre particulièrement innovateur pour la rééducation des jeunes délinquants. A l’époque, les jeunes qui commettaient des délits ou qui étaient jugés dangereux pour la société étaient incarcérés avec des adultes ou placés dans des écoles de réforme dans un contexte plutôt punitif. Le projet des fondateurs de Boscoville était de fournir à ces jeunes une opportunité de redevenir des citoyens à part entière en participant de manière active à leur propre rééducation dans le contexte d’une cité miniature. Monsieur Bilodeau s’est donc joint à l’équipe des pionniers de Boscoville, et pendant quinze années il a contribué à la rééducation d’un grand nombre de jeunes et à la mise au point d’une méthode d’intervention qui a été reconnue au plan international. Durant ces années, Monsieur Bilodeau a agi comme éducateur, comme coordonnateur d’unité et comme directeur des programmes d’intervention. En même temps, il a participé à la formation des étudiants de l’École de psychoéducation comme superviseur de stage et comme animateur de cours.

Fort de cette expertise en rééducation des jeunes délinquants, Monsieur Bilodeau a par la suite été successivement responsable de la formation du personnel à l’Institut Philippe Pinel de Montréal, hôpital de psychiatrie légale, puis directeur des services de réadaptation à l’École Ste-Agnès, centre de réadaptation pour adolescentes de 14-18 ans.

Pour une période de 13 ans, Monsieur Bilodeau a occupé par la suite diverses fonctions au Centre des Services Sociaux du Montréal Métropolitain, dont celui de Directeur de la protection de la jeunesse pour la région de Montréal et de Laval. (Les problèmes et la souffrance des enfants et des adolescents qui ont besoin de protection dans notre société, il les a connus bien avant et tout autant que ce qui nous est rapporté par les temps qui courent dans les médias). Après avoir été à la direction de la protection de la jeunesse pour la région montréalaise, il a contribué à la constitution de l’Association des centres jeunesse du Québec et en fut le premier directeur général.  Il s’agit là d’un organisme qui vise la mise en commun et la concertation des compétences des différents centres jeunesse du Québec pour améliorer l’aide apporté aux jeunes en difficulté.

Enfin, depuis l’année 2000, il est un des principaux artisans de la renaissance de Boscoville qui avait été malheureusement fermé à la fin des années 90 pour des raisons principalement administratives. Boscoville 2000 est maintenant un centre d’excellence dédié à l’enfance et à la jeunesse où l’on retrouve des chercheurs et des praticiens qui travaillent ensemble au développement et à l’expérimentation de programmes originaux de prévention et d’intervention. Avec son bagage varié d’expériences professionnelles, monsieur Bilodeau est tout à fait préparé pour agir comme l’homme orchestre de ce nouveau Boscoville.
Selon toute vraisemblance, monsieur Bilodeau conclura sa carrière de psychoéducateur là où il a commencé, soit à Boscoville, et à chaque fois en contribuant significativement à la qualification des soins et des services à donner aux jeunes en difficulté.

Tout au long de sa carrière, monsieur Bilodeau a occupé des postes où il était toujours au service des jeunes en difficulté. Il l’a fait plusieurs années en intervention directe; par la suite, il a contribué à la formation et à l’encadrement des intervenants travaillant auprès de ces jeunes; puis il a été impliqué dans l’élaboration et  l’implantation de programmes d’intervention spécialisés. Et encore aujourd’hui, dans le projet de Boscoville 2000, il est un artisan de premier plan dans l’amélioration des services à être donnés aux jeunes dans le besoin. S’il a acquis au cours de ces années beaucoup d’expertise dont notre société a encore grandement besoin, il a en même temps manifesté beaucoup de dévouement et d’engagement pour la cause des jeunes.

Et en ce sens là, il est certainement un modèle à proposer à des nouveaux diplômés en psychoéducation.

Hommage rendu lors de la Collation des grades de premier et deuxième cycles de la Faculté des arts et des sciences
Le 20 octobre 2005