Passer au contenu

/ Faculté des arts et des sciences

Je donne

Rechercher

Hommage à Johanne Dion

Détentrice d’un baccalauréat en chimie de l’Université de Montréal depuis 1977, Johanne Dion s’est spécialisée très tôt en chimie alimentaire travaillant d’abord pour la chaîne d’épicerie  Steinberg avec le mandat d’y lancer la marque « sans nom », puis chez Bromatech où elle crée la formulation amaigrissante Nutri-Diet, qui fera d’ailleurs la fortune de la compagnie et, enfin, chez Cominso-Senta, un importateur d’épices, où elle a appris les règles du marché.

Madame Dion, personne déterminée,   souhaitait toutefois fonder sa propre entreprise d’infusions. Les embûches n’ont pas tardé à se présenter, en particulier la frilosité des directeurs de banque à prêter du capital à une femme : on ne finance pas une entreprise de « production de foin », disaient-ils!

Elle part alors en Europe rencontrer des producteurs qui décident de lui faire confiance. Elle revient avec un carnet de commandes bien rempli et, après quelques péripéties additionnelles, des prêts lui sont accordés. Le 4 juin 1992, elle fonde l’entreprise de distribution de thés et tisanes Trans-Herbe, située à St-Bruno-de-Montarville. De trois machines à ensacher lors du démarrage, la compagnie est aujourd’hui passée à neuf machines qui produisent, par jour, 1,5 million de sachets de thés et de tisanes. Ces produits sont vendus sous les marques Four O’Clock et la CourTisane, en plus de nombreuses marques maison. Trans-Herbe exporte dans dix pays et fournit près de 60 % de toutes les infusions de marques privées vendues au Québec. Des trois chimistes qu’elle comptait à ses débuts, l’entreprise a progressé et compte présentement 140 employés.

Avant la création de Trans-Herbe, les seuls produits disponibles sur les tablettes des magasins québécois provenaient de la France pour les tisanes, et des États-Unis ou de l’Angleterre pour les thés. En fondant Trans-Herbe, Johanne Dion a du coup créé un nouveau secteur de production agroalimentaire. Depuis le début, elle s’est fait un devoir de toujours investir en recherche et développement afin de pouvoir offrir un produit unique. Pour se maintenir à jour, Johanne Dion doit fréquemment se déplacer à l’étranger pour rencontrer clientèle et fournisseurs, à raison de cinq mois par année, surtout dans les plantations de thé en Afrique et en Asie. Elle a reçu une dizaine de prix soulignant ses succès en affaires dont, notamment, le prix « Entreprise de l’année » de la Chambre de commerce de la Rive-Sud en 2001, le prix « créateur d’emplois du Québec » en 2002, le « Top 100 Women Business Owners (Canada) » en 2003 (44e rang) et le Grand Prix de l’entrepreneur d’Ernst & Young, catégorie production, en 2007.

Johanne Dion est aussi très active dans plusieurs organismes nationaux et internationaux. Elle est présidente du Conseil d’administration du Groupe Export. Elle a de plus effectué plusieurs missions à l’étranger visant la construction d’écoles, d’hôpitaux et d’orphelinats dans des pays défavorisés (Vietnam, Inde, Costa Rica) et Trans-Herbe fait régulièrement don de produits à Moisson Rive-Sud, la Maison du Père, Moisson Montréal et  l’Accueil Bonneau.

Johanne Dion est une femme de vision et une pionnière. Il lui a fallu du courage, de l’organisation, du leadership, de la passion mais, avant tout, elle a su se projeter dans l’avenir avec quelque chose d’unique.  Voilà ce qui caractérise Johanne Dion.

Monsieur le doyen, je vous prie de remettre à Madame Johanne Dion, en cette Année internationale de la chimie, la médaille reconnaissant la qualité de sa contribution à la vie de la société québécoise et canadienne.

Hommage rendu lors de la Collation des grades de premier et deuxième cycles de la Faculté des arts et des sciences - cérémonie du jeudi 14 juin en soirée.