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Hommage à Kim Tùy

Kim Tùy

Québécoise d’origine vietnamienne, Madame Kim Thúy Li Thanh, mieux connue sous son nom de plume, Kim Thúy, est doublement diplômée de l’Université de Montréal. En traduction d’abord, en 1990, et en droit, en 1993. Ce qui a fait d’elle une traductrice, une interprète même, une juriste bien sûr, et, qui eût pu le prévoir, une romancière dont l’œuvre est continuellement saluée par un nombre impressionnant de prix et de distinctions ! 

En 2009, elle faisait paraître aux Éditions Libre Expression son premier ouvrage, Ru, qui a été suivi de À toi, en 2011, et de Mãn, en 2013. Et il y en aura d’autres, plusieurs autres, car nous avons affaire ici à une écrivaine qui puise dans la richesse d’un terreau personnel fertilisé notamment par des expériences de jeunesse dramatiques et héroïques. Rassurez-vous, Madame, nous ne ferons pas le récit de ces épreuves, qui serait poignant, sans doute, mais imparfait, désincarné et à mille lieues de la réalité. Et surtout, d’où serait absente la lumière qui émane de votre écriture. Si nous avons à goûter les fruits de ce terreau qui est le vôtre, désormais mêlé à de la terre québécoise, c’est vous qui nous les offrirez, comme vous avez commencé à le faire, dans vos écrits. De cette façon, par la magie de la littérature, votre histoire sera de plus en plus la nôtre.

Contribuer à la naissance d’une romancière, ce n’est pas rien. Vous comprenez, Madame, pourquoi la Faculté des arts et des sciences est si fière de vous décerner ce diplôme d’honneur. Cette distinction est chargée de l’espoir d’avoir été pour quelque chose dans la fabrication de l’écrivaine que vous êtes devenue. Car, enfin, parfaire sa connaissance de la langue française par la voie de la traduction est une méthode éprouvée non seulement pour devenir traducteur ou interprète, mais, comme vous en témoignez vous-même, pour exceller dans tous les métiers et toutes les professions qui s’exercent dans cette langue. Vous déclariez, en 2010, à Forum, l’hebdomadaire d’information de notre université, « [m]a langue, celle dans laquelle je suis capable de réfléchir, de ressentir les choses, c’est le français ». Et vous ajoutiez : « En bref, l’Université de Montréal m’a donné les outils nécessaires pour apprécier les couleurs de mon quotidien et, surtout, les nuances qui s’y cachent. »

Hommage rendu lors de la collation des grades de 1er cycle de la Faculté des arts et des sciences – cérémonie du lundi 4 novembre 2013 en soirée.