Hommage à Jean Boivin
Le parcours professionnel de Jean Boivin l’a mené de Chicoutimi à Ottawa. Si ce périple ne semble pas très spectaculaire, il ne faut pas se fier aux apparences! Des escales marquantes ont jalonné le trajet.
Après avoir obtenu un baccalauréat spécialisé en sciences économiques de l’Université de Montréal en 1995, Jean Boivin est admis à la très prestigieuse Université Princeton, qui lui décerne un doctorat en 2000. Son superviseur de thèse était nul autre que Ben Bernanke, aujourd’hui président de la Réserve fédérale, la banque centrale américaine.
Ses brillantes études doctorales lui valent un poste de professeur à la très réputée Graduate School of Business de l'Université Columbia, à New York. Il y démarre une carrière prolifique marquée de nombreuses publications dans les meilleures revues de la discipline. Ses articles sont rigoureux et appuyés d’analyses statistiques poussées. Ils portent principalement sur l’efficacité de la politique monétaire et la structure à terme des taux d'intérêt. Certains de ses travaux ont été réalisés conjointement avec Ben Bernanke, avec lequel il maintient d’étroits liens professionnels.
Toutefois, l’appel de la patrie est fort! Jean Boivin revient au Québec en 2006 afin d'occuper la Chaire de politique monétaire et marchés financiers à l'Institut d'économie appliquée de HEC Montréal. Tout en poursuivant ses recherches de haut niveau, il tient à transmettre aux étudiants sa passion pour l’économie et la finance, ce qui lui vaut de nombreux prix d’excellence en enseignement.
C’est pendant cette période que Jean Boivin entreprend de marier ses activités universitaires aux préoccupations concrètes des secteurs public et privé. Il devient membre du conseil de la politique monétaire de l'Institut C.D. Howe pendant 3 ans. En 2007, le ministère des Finances du Québec l’invite à siéger au sein du Groupe de travail sur l’investissement privé au Québec.
En 2009-2010, il passe un an à la Banque du Canada à titre de conseiller spécial du gouverneur de la Banque, une fonction qui permet à des spécialistes de l'économie et de la finance issus du milieu universitaire et du secteur privé d'acquérir une connaissance directe de la Banque du Canada, et qui apporte à l'institution des points de vue différents au sujet de la politique monétaire.
Durant son séjour à la Banque, on y reconnait rapidement ses compétences et c’est au cours de cette même année, en mars 2010, que Jean Boivin est nommé sous-gouverneur de la Banque du Canada. Ses nouvelles fonctions l’amènent à superviser les analyses que fait la Banque de l'évolution économique canadienne et internationale, analyses qui viennent ensuite en appui aux décisions de politique monétaire.
Mais la Banque ne réussit pas à le garder bien longtemps sous son giron. Il y a un peu plus d’un mois, Jean Boivin était nommé au poste de sous-ministre délégué des Finances. En plus de ses fonctions au sein du ministère des Finances, Jean Boivin assume les fonctions de représentant du Canada auprès du G7, du G20 et du Conseil de stabilité financière.
Malgré son jeune âge, Jean Boivin connaît une carrière remarquable. Passionné par l’économie et les finances, armé d’une grande rigueur intellectuelle, motivé par le désir d’agir et de faire bouger les choses, Jean Boivin s’est mis au service des Canadiens en œuvrant au plus haut niveau de la fonction publique.
Le Département de sciences économiques souligne la courte mais déjà fructueuse carrière de Jean Boivin, empreinte de rigueur et de créativité, de passion et d’engagement.
Pour souligner la contribution exceptionnelle de M. François Pelletier, M. Gérard Boismenu, doyen de la Faculté des arts et des sciences, lui a remis la Médaille de la Faculté.
Hommage rendu lors de la Collation des grades de 1er cycle de la Faculté des arts et des sciences – cérémonie du jeudi 22 novembre 2012 en soirée.