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Insignes du mérite - 2015

En décernant l'Insigne du mérite, la Faculté des arts et des sciences veut souligner l'œuvre exceptionnelle de personnalités qui se sont brillamment illustrées au cours de leur carrière, à l'occasion d'un projet exceptionnel ou par leur contribution à la société. Cette distinction est également accordée à des personnes qui ont apporté, à quelque titre que ce soit, une contribution importante au développement de la Faculté des arts et des sciences.

Manon Barbeau
Manon Barbeau

Cinéaste, fondatrice et directrice générale et artistique du Wapikoni mobile

Cette distinction lui est remise en reconnaissance de son travail de cinéaste et de son implication dans la valorisation et la diffusion de la création artistique des peuples des Premières Nations.

En décernant l’Insigne du mérite, la Faculté des arts et des sciences veut souligner l’œuvre exceptionnelle de personnalités qui se sont illustrées par leur parcours professionnel et par leur contribution à notre société. Cette distinction est également accordée à des personnes qui ont apporté, à quelque titre que ce soit, une contribution importante au développement de la Faculté des arts et des sciences. Nous avons aujourd’hui l’honneur de récompenser par cette distinction l’originalité et l'importance des réalisations de la cinéaste Manon Barbeau et de souligner l’importance de ses productions artistiques avec les peuples des Premières Nations. De tels projets trouvent un écho dans le champ des études autochtones, un domaine en plein essor au sein de notre faculté avec l’ouverture de nos récentes formations de premier cycle et d’un diplôme d’études spécialisées en récits et médias autochtones.

Fille de l’artiste Marcel Barbeau, l’un des signataires du manifeste du Refus global, madame Barbeau a œuvré pendant plus de trente ans comme scénariste et réalisatrice pour plusieurs organismes, en particulier Télé-Québec et l’Office national du film du Canada.

À ce jour, madame Barbeau a réalisé une dizaine de longs-métrages, principalement documentaires, et écrit plusieurs centaines de scénarios pour des productions en majorité télévisuelles. Son film phare Les Enfants de Refus global a été primé aux Hot Docs de Toronto, au Festival du court-métrage et de la vidéo de Yorkton et au Cinéma du Réel à Paris. En 2004, elle réalise le documentaire De mémoire de chats – Les ruelles, récipiendaire du Prix Gémeaux 2005 de la meilleure réalisation et de la meilleure photographie documentaire. Son film Victor-Lévy Beaulieu du bord des bêtes est en compétition au FIFA 2005 et reçoit le prix Gémeaux du meilleur portrait documentaire. Elle réalise en 2007 Un cri au bonheur, long métrage collectif sur la poésie impliquant entre autres Kim Nguyen, Denis Villeneuve et Michel Brault.

En 2002, madame Barbeau a fondé Les Productions des Beaux jours et crée le Vidéo Paradiso, studio nomade de création vidéo et musicale destiné aux adolescents de la marge urbaine. Forte de cette expérience, elle lance deux ans plus tard le Wapikoni mobile, studio cinématographique ambulant destiné aux jeunes des Premières nations. Depuis treize ans, près de deux mille jeunes des nations Atikamekw, Algonquine, Innus, Mohawk et Crie ont ainsi été initiés au cinéma. Des studios permanents sont désormais installés dans les communautés de Kitcisakik et de Wemotaci. Au total, plus de trois mille cinq cents participants autochtones de vingt-huit communautés au Canada et de dix-sept communautés d’Amérique du Sud ont contribué à la réalisation de huit cent cinquante films diffusés partout dans le monde et honorés de quatre-vingt-seize prix dans des festivals nationaux et internationaux.  

Madame Barbeau ne s’arrête pas en si bon chemin et, en 2008, elle fonde la Maison des cultures nomades, pendant musical au Wapikoni mobile qui a produit plusieurs spectacles musicaux ayant réuni sur scène des musiciens des Premières Nations et des artistes de différentes communautés culturelles. Dans le sillage du Wapikoni mobile et de la Maison des cultures nomades, elle a fondé il y a un an le Réseau international de création audiovisuelle autochtone (RICAA). Très impliquée dans le milieu culturel, madame Barbeau a été présidente de l’Observatoire du documentaire du Canada de 2006 à 2008 et siège au Conseil d’administration de Culture Montréal, qu’elle préside depuis 2014.

En plus des prix Gémeaux reçus au cours de sa carrière de cinéaste, madame Barbeau a été honorée en 2006 pour l’ensemble de son œuvre au Gala Femmes du cinéma, de la télévision et des nouveaux médias. Elle a été Fellow d'Ashoka Canada en 2009 et elle a reçu le prix Reconnaissance UQAM 2010. En 2012, madame Barbeau est distinguée par le Prix excellence communautaire TELUS et se voit remettre le prix Femmes d’affaires du Québec. La même année, le Wapikoni mobile reçoit le prix d’honneur du festival Plural + organisé par l’Alliance des civilisations des Nations Unies et l’Organisation internationale pour les migrations à New York. En 2014, elle a le prix Albert-Tessier, la distinction la plus prestigieuse accordée par le gouvernement du Québec dans le domaine du cinéma. La même année, elle est mise à l’honneur par l’UNESCO, à Paris, dans le cadre d’une exposition préparée pour la Journée internationale de la femme.

Tant son œuvre cinématographique que ses projets de valorisation des productions artistiques des peuples des Premières Nations témoignent d’un engagement sans faille dans la transmission des paroles singulières et font de madame Barbeau un modèle particulièrement inspirant pour tous les étudiants de notre faculté.  

Yves Sirois, PH. D.
Yves Sirois

Directeur de recherche, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), École polytechnique de Paris

Cette distinction lui est remise en reconnaissance de sa carrière scientifique exemplaire, couronnée récemment par la découverte du boson de Higgs dans le cadre de recherches qu’il a dirigées à l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN).

Monsieur Sirois a consacré presque toute sa carrière à la recherche du boson de Higgs. Le boson de Higgs est considéré par les physiciens comme la clé de voûte de la structure fondamentale de la matière. Cette particule élémentaire serait la pièce manquante dans la théorie scientifique de la formation et du fonctionnement de l'univers. Son existence avait été postulée en 1964 par le chercheur Peter Higgs, mais le boson a été formellement identifié en Suisse en 2012 grâce au travail de monsieur Sirois et de son équipe. Cette découverte a suscité un grand enthousiasme dans la communauté scientifique et auprès du grand public. Monsieur Sirois a donné à cette occasion de nombreux entretiens télévisuels et radiophoniques tant au Canada qu’en Europe.

La remise de l’Insigne du mérite de la Faculté des arts et des sciences signifie pour monsieur Sirois un retour aux sources de son alma mater, puisqu’il a mené ses études de premier et de deuxième cycle en physique à l’Université de Montréal. Après avoir déposé une thèse de doctorat à l’Université McGill, monsieur Sirois débute sa carrière au laboratoire TRIUMF de Vancouver, où il travaille sur les désintégrations rare des leptons. Il développe ensuite de nouvelles techniques de calorimétrie pour une expérience de collisions d’ions lourds ultra-relativistes au CERN, puis s’implique dans l’étude des diffusions inélastiques, auprès du collisionneur HERA à Hambourg en Allemagne. De 1999 à 2001, monsieur Sirois assume la charge de porte-parole adjoint de la collaboration H1.

 Il rejoint la collaboration Compact Muon Solenoid, aussi appelé CMS, au CERN en 2002. Il y pilote au niveau mondial les activités «  électron/photons » de ladite collaboration, puis celles du groupe d’analyse pour la production du boson de Higgs. Il devient responsable du groupe CMS au Laboratoire Leprince-Riguet installé à l’École polytechnique en France, puis porte-parole et responsable du groupe CMS-France du CERN. Ses responsabilités, assumées avec beaucoup de conviction, et son rôle décisif dans des programmes de physique variés témoignent d’une carrière scientifique exemplaire. Il participe aussi activement à la diffusion des savoirs, transmettant à un large public sa passion pour la physique des particules.

Yves Sirois a reçu en février 2015 la Médaille d'honneur de l'Assemblée nationale du Québec. En 2014, il est décoré par la Médaille d’argent du CNRS qui vise à souligner l’originalité, la qualité et l’importance des travaux d’un chercheur reconnu internationalement. Son parcours universitaire particulièrement remarquable et l’ampleur de son œuvre de découverte scientifique font de monsieur Sirois un modèle hautement inspirant pour tous les étudiants de notre faculté. C’est donc avec honneur que nous témoignons de notre haute considération à monsieur Yves Sirois, un de nos anciens diplômés, pour sa carrière universitaire de premier plan et son désir constamment renouvelé de partager sa passion des sciences physiques.