Chénier La Salle
Majeure en études est-asiatiques (1996)
« Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours », ces paroles de l’auteur-compositeur-interprète Richard Desjardins s’appliquent parfaitement à l’amour que Chénier La Salle porte au Japon et à la langue japonaise. Consul du Canada à Nagoya de 2016 à 2021 et délégué général du Québec à Tokyo depuis juin 2022, Chénier a réalisé son rêve de vivre au pays du Soleil levant.
Enfant, Chénier regardait déjà à la télévision les dessins animés Goldorak et Démétan, la petite grenouille, et lisait la BD Yoko Tsuno. « Dans les années 70, il y avait une présence culturelle japonaise au Québec. Cette culture m’interpellait. »
Fasciné et curieux de la culture japonaise, il la garde dans sa mire, même s’il prend d’abord des cours d’espagnol et d’allemand à l’institut Goethe entre autres. Une fois arrivé à l’université, le japonais comporte de nouveaux défis : « Le japonais, c’est découvrir une langue complètement différente. On a l’impression de déchiffrer des hiéroglyphes. L’apprendre, c’est avoir accès à un monde secret. » Pour Chénier, maîtriser le japonais sera la clé qui lui ouvrira les portes de la culture japonaise. Et c’est cet intérêt pour les mœurs et coutumes nipponnes qui forgera sa carrière.
Il entame son cursus universitaire en droit à l’Université d’Ottawa. « Mes études en droit étaient une bonne chose. Mais retourner à l’université en études est-asiatiques m’intéressait davantage qu’exercer le métier d’avocat. » Il s’est donc tourné vers le Centre d’études asiatiques de l’Université de Montréal (CÉTASE), où il obtient son diplôme en 1996. « J’ai adoré ça ! J’ai été sur la liste du doyen chaque année que j’ai passée au CÉTASE vu l’excellence de mes résultats scolaires, peut-être parce que c’était la première fois de ma vie que j’aimais énormément ce que je faisais. » Chénier termine ses études au Japon, à l’Université Nanzan, avant d’obtenir une maîtrise en économie politique japonaise à l’Université de Nagoya.
Toute la carrière de Chénier orbitera autour du Japon. Ainsi, après avoir enseigné le français et l’anglais, travaillé dans une maison d’édition japonaise, puis au bureau Maple Leaf Foods à Tokyo, où il accède au monde des affaires, Chénier revient au Canada et occupe un poste au gouvernement albertain à Edmonton pendant trois ans. Ensuite, il se voit offrir un poste de vice-président à la Canadian Beef Export Federation. C’est à l’âge de 41 ans qu’il devient employé du gouvernement canadien au sein du ministère des Affaires étrangères où on lui confiera plus tard le poste de consul à Nagoya, qu’il occupera pendant cinq ans. Aujourd’hui, délégué général du Québec à Tokyo, il est un facilitateur pour les Québécoises et Québécois qui souhaitent réussir au Japon. « Je gagne ma vie avec ma connaissance du Japon et de la langue japonaise. Je sais comment parler aux Japonais, car je connais et comprends leur société, ce qui me permet de mieux saisir leurs besoins. »
C’est effectivement ce qui le passionne aujourd’hui dans son travail : « Avoir un effet direct sur l’avenir économique d’une personne ou d’une société, et dans mon rôle de délégué, sur le Québec, c’est fantastique. De rencontrer des gens qui ne savent pas comment intégrer le marché japonais et de les aider, de les épauler, c’est très valorisant. »
Chénier encourage toute personne qui s’intéresse aux études asiatiques d’être rigoureuse dans ses études, d’apprendre à connaître en profondeur la langue choisie et de s’installer le plus longtemps possible dans le pays étudié. « Travaillez fort. C’est un privilège de pouvoir étudier. Profitez-en. Apprenez la langue et séjournez dans le pays qui vous intéresse. Une fois que vous maîtriserez la langue – ce qui est essentiel pour réussir –, des occasions, il y en aura plein. Vous aurez alors des possibilités de gagner votre vie en faisant quelque chose que vous aimez – c’est pas donné à tout le monde ça ! »