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Yvette Mollen

Baccalauréat en études françaises (1993)

Crédit photo : Éric Labonté
Yvette Mollen

Yvette Mollen est récipiendaire du prix Gérard Morisset 2021 remis dans le cadre des Prix du Québec, cette distinction est attribuée à une personne pour sa contribution remarquable à la sauvegarde et au rayonnement du patrimoine québécois. Elle est née dans la communauté innue d’Ekuanitshit (Mingan), sur la Côte-Nord. Elle a consacré sa carrière à la protection et à la valorisation de sa langue maternelle, l’innu, d’abord comme enseignante au primaire, puis comme directrice du secteur Langue et Culture de l’Institut Tshakapesh, ainsi qu’à sa participation à la création de divers outils pédagogiques.

Sa plus grande ambition : assurer la survie de l’innu-aimun (langue innue) en favorisant le développement d’un intérêt, tant chez les jeunes Autochtones que chez les non-Autochtones, pour cette langue descriptive au vocabulaire riche et complexe. Elle a étudié à l’Université de Montréal en études françaises et à l’Université du Québec à Chicoutimi en enseignement en milieu amérindien et en intervention éducative, elle réalise maintenant son rêve de se consacrer à l’enseignement de la langue innue à l’Université de Montréal comme chargée de cours au Centre de langues et professeure agrégée au Département de linguistique et de traduction.

« Le titre de professeure invitée est un honneur et fait de moi un modèle pour les étudiants et étudiantes autochtones, dit-elle. Je me souviens, la première fois que je suis venue à l’Université de Montréal, à l’âge de 22 ans, il y avait très peu d’Innus auxquels m’identifier. Aujourd’hui, des ressources existent, comme le Centre étudiant des Premiers Peuples. Pour ma part, j’amène les étudiantes et étudiants à s’ouvrir non seulement à la langue, mais aussi à la culture et à la vie dans les communautés. Je leur demande de parler en innu en présence de personnes autochtones. Une façon de leur signifier que leur langue mérite d’exister. Ça leur donne une fierté. »