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Insigne du mérite - 2022

En décernant l'Insigne du mérite, la Faculté des arts et des sciences veut souligner l'œuvre exceptionnelle de personnalités qui se sont brillamment illustrées au cours de leur carrière, à l'occasion d'un projet exceptionnel ou par leur contribution à la société. Cette distinction est également accordée à des personnes qui ont apporté, à quelque titre que ce soit, une contribution importante au développement de la Faculté des arts et des sciences.

Jean-Marc Vallée

Crédit : Anne Marie Fox
Jean-Marc Vallée

Diplômé en études cinématographiques de l’Université de Montréal en 1986, où il se découvre cinéphile et affine son regard critique sur les films d’ici et d’ailleurs, Jean-Marc Vallée est aujourd’hui mondialement reconnu comme l’un des grands réalisateurs de sa génération. Il fait partie de ces créateurs qui n’aiment pas parler d’eux, évoquant toujours modestement et avec humour leur propre travail, mais dont la passion générale pour leur art irradie chaque parole et chaque geste. En 2018, dans le cadre de la série Au cœur du cinéma québécois, Jean-Marc Vallée mentionnait ce désir qui l’habitait depuis son passage à l’Université de Montréal et que des millions de spectateurs ont pu apprendre à apprécier au cours d’une carrière de plus de 35 ans : « jouer au Cinéma avec un grand “C” ».

Au milieu des années 1980, ses premières réalisations se sont faites du côté du vidéoclip, pierre d’assise de la mythologie musicale qui deviendra si distinctive de son œuvre. Dans les années 1990, il a multiplié les courts métrages, dont Les fleurs magiques et Les mots magiques, poignant portrait d’une relation père-fils dans le Québec des années 1960 et 1980.

Le premier long métrage de Jean-Marc Vallée sera le thriller Liste noire, en 1995, succès critique et populaire qui lui a ouvert les portes du monde cinématographique américain, où il tournera Los Locos et Loser Love, à la fin des années 1990. Mais c’est à partir de C.R.A.Z.Y., œuvre personnelle dont le scénario s’est écrit pendant dix ans, qu’il aura réellement trouvé son style, mélangeant fantaisie, générosité et recherche d’une vérité crue. Distribué dans plus de cinquante pays et ayant remporté d’innombrables prix, C.R.A.Z.Y. est l’un des rares films québécois alliant cinéma commercial et cinéma d’auteur, à avoir touché la planète entière.

De 2009 à 2019, Jean-Marc Vallée enchaînera les succès à l’international, tournant avec les plus grands talents d’Hollywood, tout en continuant de travailler sur la postproduction de ses réalisations ici à Montréal, qu’il s’agisse des films Young Victoria, Café de Flore, Dallas Buyers Club, Demolition, Wild ou des séries Big Little Lies et Sharp Objects. En dépit de leurs sujets variés, toutes ces œuvres portent la marque distinctive du cinéaste, notamment dans leur montage, leur utilisation de la musique et leur capacité à embrasser au plus près le point de vue des personnages.

Décrit à juste titre par Denis Villeneuve comme un véritable « phare », il aura marqué à jamais la postérité du cinéma au Québec, tout en apportant une nouvelle vision dans la grande histoire du septième art. La lumière de Jean-Marc Vallée nous manque déjà, mais son éclairante œuvre demeure éternelle.

Alex Vallée, fils de Jean-Marc Vallée, était présent à la cérémonie du 24 août 2022, pour recevoir l’Insigne à titre posthume des mains de Daniel Jutras, recteur, Frédéric Bouchard, doyen, et Bernard Perron, directeur du Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques.