Hommage à Madame Maryse Warda
Montréalaise de parenté égyptienne, Maryse Warda parlait français et arabe pendant son enfance. Elle s’est, dit-elle, initiée à la langue anglaise en regardant l’émission Happy Days à la télévision! Après un Baccalauréat en Études anglaises terminé en 1984, elle se fait une brillante réputation comme traductrice en français du théâtre d’expression anglaise. Sa traduction de Suburban Motel du dramaturge canadien George F. Walker, connue sous le titre Motel de passage, lui a valu un masque au Gala des masques de l’an 2000 et a fait d’elle, en 2001, une auteure en lice pour le Prix du Gouverneur général, catégorie traduction. « Sa traduction, dépouillée, transmet, avec robustesse (…) tout le tragicomique d’une œuvre extrêmement originale. Il s’agit d’une traduction d’une extraordinaire puissance évocatrice, dans laquelle l’économie et la justesse du langage sont toujours au service d’un dialogue serré et puissant. »
Le rôle joué par Mme Warda dans l’adaptation des ouvrages de théâtre à la scène québécoise est irremplaçable; grâce à ses efforts, le théâtre français au Québec a pu se doter de traductions qui répondent aux spécificités du langage et du contexte québécois, éléments auxquels les traductions provenant de France sont souvent insensibles. Outre sa brillante carrière de traductrice, et sa longue collaboration avec le Théâtre de Quat’sous à Montréal, Mme Warda fut Directrice générale adjointe de l’École nationale de théâtre de 2002 à 2004. En 2005, Mme Warda s’est trouvée de nouveau finaliste pour un masque grâce à sa traduction, avec René Richard Cyr, de Frères de sang de Willy Russell. Sa traduction de la pièce du dramaturge Harold Pinter, Comme en Alaska, vient d’être jouée au Quat’Sous du 2 mai au 11 juin.
Hommage rendu lors de la Collation des grades de premier et deuxième cycles de la Faculté des arts et des sciences
Le 14 juin 2005